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Les crises du SMI (Système Monétaire International)

En 1929, le krach boursier de Wall Street déclenche une grave crise : les investisseurs voulant acheter de l'or sont mécontents car ils ne peuvent plus recourir à cette valeur refuge traditionnelle ; tout l'or du monde a été mis en lingots dans la Réserve Fédérale (à Fort Knox). La crise de 1929-30 a contaminé l'Europe et dure jusqu'à la guerre de 1940-45. La FED, située à New-York, devenue la Réserve Fédérale, détenait un contenu bien supérieur (jusqu'à 20 205 tonnes d'or) pendant la Seconde Guerre mondiale. Le nouveau système monétaire international est né de cette crise. Les impôts augmentent sans cesse avec la course aux armements.

Indexation du dollar à l'or, parités fixes jusqu'en 1971

Mais une seconde guerre mondiale touche principalement l'Europe et le Japon. Ayant pris une position hégémonique en détenant 70 % des réserves d'or mondiales, les Etats-Unis se verront les seuls à avoir une monnaie indexée sur l'or : depuis la conférence internationale de Brenton Woods (1944) les autres monnaies sont étalonnées par rapport au dollar qui a le monopole de la parité fixe par rapport à l'or. Ce système des parités fixes avait l'avantage de la stabilité monétaire.
Depuis les Accords de Breton-Woods (1944), le dollar était la seule monnaie indexée sur l'or, et les autres monnaies indexées sur le dollar ; mais d'autres sous-monnaies furent instituées, comme le Franc CSA par Giscard d'Estaing, ce qui a fait dire aux Chinois qu'il y a un Premier Monde (USA), un Second Monde (Europe, Japon, URSS, Chine) et un Thiers Monde, et on a un véritable système féodal au point de vue monétaire.
En 1971, les Etats-Unis ont rompu unilatéralement les accords de Brenton Woods après avoir beaucoup puisé dans leurs réserves pour financer la guerre au Viet-Nam : le dollar est désindexé. Aussitôt, cela a mis fin aux parités fixes, chaque monnaie faisant le yo-yo avec des taux de change flottants et l'instabilité générale a engendré la spéculation sur les monnaies et des dévaluations.

La crise du système monétaire international, déjà latente depuis près d'une décennie, a brutalement éclaté avec les décisions prises le 15 août 1971 par Richard Nixon : inconvertibilité du dollar non seulement en or mais dans les autres monnaies, refus de la convertibilité des droits de tirage spéciaux, surtaxe de 10 % sur les importations, décisions protectionistes contraires aux règles du F.M.I. et du G.A.T.T. ainsi qu'aux engagements concernant les droits de tirage spéciaux.

fluctuations du dollarLes Trente Glorieuses passées, la crise arrive avec la montée du chômage sous le fallacieux prétexte de l'augmentation du prix du pétrole, en 1973. Le "choc pétrolier" a été le prétexte à l'introduction de règles nouvelles dans le système monétaire international (SMI) qui devient privé. On a interdit aux Etats d'emprunter aux banques centrales par émission de monnaie, et le crédit à intérêt auprès des banques privées change complètement la donne. Depuis, l'utilisation extra-territoriale du dollar (monnaie locale) par les banques privées se généralise (les eurodollars sont des dollars introduits en Europe comme monnaie d'échange, comme les pétrodollars) et l'endettement bancaire annonce la crise, d'où la mondialisation. Le dollar reste la monnaie-refuge dans la plupart des pays, la référence monétaire car chaque monnaie nationale est évaluée par rapport au dollar.

Dollar, monnaie-étalon

« Passons maintenant à l'étalon-dollar, mutatis mutandis. Dans le SMI, la référence unique est le dollar. Les moyens de paiement, ce sont les dollars mis en circulation à l'extérieur des Etats-Unis par le Federal System, c'est-à-dire le déficit de la balance des paiements américaine. Ici, les autres Banques Centrales interviennent en indexant leur monnaie sur le dollar mais pas sur les autres monnaies. Vous voyez tout de suite pourquoi le système de l'étalon-dollar est très injuste. D'abord, il est tout à fait asymétrique. Toutes les Banques Centrales ont une obligation impérieuse, celle de maintenir la parité à tout moment avec le dollar. Mais il y a une seule Banque Centrale qui n'a pas cette obligation : la Banque Centrale américaine ; si le dollar était dévalué, à nouveau tout le système serait instable. Ce sont les autres banques qui maintiennent la valeur du dollar. Ensuite, il y a une injustice évidente : quelles que soient les quantités de dollars émises, n'importe quel déficit de la balance des paiements américaine peut avoir lieu puisque la règle du jeu oblige les Banques Centrales à acquérir en quantités illimitées les dollars qui leur sont présentés. C'est la règle fondamentale de l'étalon-dollar. Par suite - et c'était la critique du général de Gaulle - Le système fédéral permet aux Etats-Unis d'avoir un déficit illimité et d'acheter à la limite toutes les entreprises du monde, s'ils le veulent. J'ajoute que, en ce qui concerne l'étalon-dollar, il y a une facilité dangereuse pour les Etats-Unis : c'est d'avoir un déficit illimité de leur balance. Il y a aussi un inconvénient, un désavantage : quand on est étalon-dollar, il n'est pas question de dévaluer. Dans ce sens, les Etats-Unis n'ont pas la possibilité qu'ont les autres pays qui procèdent à des dévaluations plus ou moins régulières (La France détient 61.700 M d'emprunts US en dollars en 2017). Car enfin presque tous les pays ont des dévaluations plus ou moins régulières alors que les Etats-Unis, eux, ne peuvent pas dévaluer car on ne peut pas être étalon et dévaluer. Les autres pays sont tellement habitués à cette situation qu'ils auraient tendance à suivre, à rétablir les parités, à s'aligner à nouveau sur l'étalon-dollar. Mais le système de l'étalon-dollar n'est pas durablement viable. Les Etats-Unis ont progressivement une monnaie surévaluée par rapport à la masse monétaire mondiale en dollars et ceci a conduit à des déséquilibres croissants de la balance des paiements qui ont rendu le système invivable. » d'après ce qu'en disait Jean DENIZET en 1972.

Avec la désindexation du dollar, c'est l'essentiel du système mis en place à Bretton Woods qui s'est effondré et qui est à reconstruire sur de nouvelles bases. La réforme du S.M.I. qui devait intervenir en juillet 1974 semble avoir été ajournée sine die en raison de la dégradation accentuée du S.M.I. (crise de l'énergie, flottement de nombreuses monnaies). Lorsque l'Etat Fédéral s'octroie à lui-même un crédit, il peut financer sans limitation tout ce qu'il veut. C'est l'origine de la richesse et de la puissance des USA. Ce Système (SMI) est totalement orienté vers les intérêts de ce pays au détriment de tous les autres, CE QUI EST UNE PROFONDE INJUSTICE. Le niveau de vie d'un américain est bien plus élevé qu'ailleurs (le pouvoir d'achat est de 28 740 $ par habitant en 1999).

Aujourd'hui, les taux de change sont fortement liés aux mouvements financiers qui se sont considérablement développés, engendrant l'instabilité du SMI, et le dollar est remis en cause comme étalon. Les européens, qui ont décidé de ne plus soutenir le dollar, ont créé l'euro, une monnaie commune pour stabiliser les taux de change entre eux, suite au problème sur les taux de change flottants, mais le traité de Maastricht n'a rien arrangé. La Banque centrale européenne est privée, et l'article 104-2 du traité de Maastricht interdit aux instituts nationaux d'émission de monnaie de faire des avances à leurs États respectifs, c'est à dire : interdiction de remplir leur fonction !!!

Pourquoi la crise ?

Nous sommes entrés dans la crise dès 1973. Les causes apparentes de la crise du système monétaire international sont le déficit de la balance américaine des paiements, l'inflation de dollars et la spéculation boursière. Le dollar apparaît de plus en plus surévalué en termes de pouvoir d'achat. Est-ce un problème politique ou monétaire ? Et que dire des eurodollars ?
Les capitaux flottants, c'est-à-dire les capitaux qui circulent facilement d'une place à l'autre à la recherche de gains spéculatifs, sont en majeure partie représentés par des eurodollars. Les banques centrales européennes, saturées de dollars, les recyclent sur le marché des eurodollars. Ceci n'entraîne pas une augmentation des avoirs étrangers en devises américaines mais par contre provoque une accélération de la vitesse de circulation des capitaux. Il est clair qu'à la moindre inquiétude monétaire, cette énorme masse de capitaux, (environ 37 milliards de dollars en 1969), va se déplacer d'une place financière à l'autre et amplifier la crise. Mais ces mouvements ne peuvent en aucun cas en être la cause. Au-delà de ces causes apparentes, on ne peut comprendre l'éclatement du S.M.I. qu'en envisageant l'évolution des rapports économiques et politiques entre les Etats. Il ne s'agit pas d'un problème purement monétaire, mais d'un problème politique que l'on peut grossièrement résumer par le déclin relatif des Etats-Unis.

Sacré dollar !

La crise de confiance à l'égard du dollar peut s'expliquer par le fait que le dollar est surabondant, mais résulte aussi de l'idée que l'on a de sa valeur. Or, il faut bien voir que les Etats-Unis connaissent depuis plusieurs années un taux d'inflation supérieur à celui de beaucoup de pays, notamment l'Allemagne. La croissance de l'économie américaine se ralentit, et des écarts considérables de productivité existent entre l'Allemagne, le Japon et les Etats-Unis. En fait, le problème monétaire international ne peut être compris de façon sommaire sans le replacer dans un cadre plus général, politique et même militaire. C'est parce que la guerre du Viet-Nam a coûté très cher aux Américains et qu'ils ont dû puiser dans les réserves d'or, ce qui ne pouvait durer.
Les rapports de force réels ont évolué et même si les Etats-Unis occupent encore la première place économique mondiale, ce n'est plus dans les mêmes proportions que naguère. Le dollar ne peut plus rester la seule grande monnaie du présent.
Le climat d'incertitude persiste avec pour symptôme révélateur l'envolée du prix de l'or à Londres, où l'once atteint le prix record de 45 dollars le 7 janvier 1972.
Les gouverneurs des Banques Centrales avaient imaginé qu'aussitôt après le relèvement du prix de l'or aux Etats-Unis, un reflux des capitaux se produirait presque immédiatement. Or, il n'en a rien été. Les experts évoquent une première raison technique. D'abord, les exigences commerciales des Etats-Unis envers les Six et le Japon sont très grandes et l'issue des négociations n'est pas évidente. Ensuite, l'avenir du système monétaire international reste posé. Les gouverneurs des Banques Centrales réunis à Bâle ne semblent pas trouver d'accord général (general agreement). Un projet aurait été proposé qui consisterait à «geler» les balances dollar existantes, par contre les dollars nouvellement acquis seraient centralisés par un organisme et seraient rachetés par les Etats-Unis dans la monnaie titulaire du compte mais il n'a jamais été question de retour à la convertibilité en or du dollar. Il faut noter d'autre part que, outre ces inquiétudes, la politique d'argent abondant menée par le «Federal Reserve Board», afin d'éviter que la « reprise » économique soit freinée par un manque de liquidités, provoque une baisse des taux d'intérêt principalement à court terme, qui certes n'encourage pas les capitaux à aller s'investir aux Etats-Unis.
Et la crise monétaire va s'amplifier : flottement du franc suisse puis de toutes les monnaies indexées sur le dollar qui fait le yo-yo et, le 13 février 1973, nouvelle et logique dévaluation du dollar (10%). L'instabilité monétaire que Giscard appelait le "Serpent monétaire" pour en appeler à la création d'un Système Monétaire Européen. Finalement, il est décidé que les Etats ne pourraient plus recourir aux fonds des banques centrales pour avoir un crédit sans intérêt, mais seulement aux banques privées avec des intérêts à payer. Ce qui change totalement la donne. Et le traité de Maastrich (1992) n'a rien arrangé ! On voit bien que la cause de la crise n'était pas la hausse du prix du pétrole décidée par les pays de l'OPEP et que l'on nous a induit en erreur avec le prétendu «choc pétrolier». Quoi qu'il en soit, depuis 1973, on voit le chômage augmenter sans cesse...

I. Les secrets de l’institut d’émission des Etats-Unis

L’institut d’émission de dollars aux Etats-Unis, appelé aussi «Réserve fédérale» ou «FED», revient constamment en point de mire lorsque le monde financier international. Contrairement à une croyance générale, l’institut d’émission des Etats-Unis est, en fait, une machine à fabriquer de l’argent détenue par un cartel bancaire privé, qui gagne d’autant plus que les taux sont élevés. Mine de rien, il imprime des dollars à bon marché et les revend bien plus cher. ...Suite

A l'occasion de sa visite en France, du 4 au 6 novembre 2010, le président chinois Hu Jintao aurait proposé d'organiser en Chine, pendant la présidence française du G20, un séminaire sur la réforme du système monétaire international, rapporte l'AFP, citant un reponsable français sous couvert d'anonymat. La réforme voulue par la France est notamment destinée à mettre de l’ordre dans les fluctuations des grandes monnaies, dont le yuan. Durant leur entretien du 5 novembre à Nice, les présidents Hu Jintao et Nicolas Sarkozy ont constaté une « vraie convergence » sur la réforme du système monétaire international.

On ne peut comprendre la chute de Dominique Strauss-Kahn sans la replacer dans le contexte du projet qu’il incarnait de création d’une nouvelle monnaie de réserve internationale prévue pour aujourd’hui 26 mai 2011. ===> la guerre financière jusqu'à l'élimination de DSK

A l'Elysée, Nicolas Sarkozy a sa petite idée. La réforme du système monétaire international est indispensable à ses yeux, car pour lui « il n'y a plus de système monétaire »...!!!
Suite => Sommet sur la réforme du système monétaire international, le jeudi 5 octobre 2011, à Berlin

mutatis mutandis : « ce qui devait changer ayant été changé », le taux de change, clé des échanges, est-il manipulé ? retour

A la FED, à New-York, il y aurait actuellement 4 570 tonnes en lingot en dépôts. L'ex-PDG de la Réserve Fédérale américaine (FED), Alan Greenspan, est qualifié de "rock star" de l'économie mondiale. Il a annoncé une possible récession américaine d'ici la fin de l'année 2007, ce qui a semé la panique sur les marchés. Mais “ La politique monétaire ne peut pas être débattue en public sans créer des secousses sur les marchés.”

En France, il y a eu presque un rythme de dix ans puisqu'elle a procédé à des dévaluations en 1948, 1958 et 1969. Pour la Grande-Bretagne, le rythme était plutôt de 20 ans puisqu'elle a dévalué en 1948 et en 1967. Retour

Les Trente Glorieuses se rapportent aux Trois Glorieuses (Révolution de juillet 1830). Il y a eu la ruée vers l'or, vers 1850 car, en cas de crise, l'or était la monnaie-refuge. Pendant ce temps-là, les références ont changé. Ce n'est plus Keynes mais Laffer et Milton Friedman. Avant de mettre en place ces politiques, un coup d'essai a été tenté au Chili par Pinochet après le coup d'État de septembre 1981. On appela alors le cercle des penseurs ultra-libéraux de Washington (consensur de Washington). On est en droit d'être inquiets de voir progressivement les Etats-Nations disparaître au profit d'un gouvernement global (G8). Retour

Le terme d'eurodollars désigne les dollars qui se retrouvent sur des marchés étrangers. Ils ne sont pas convertibles en or et ne sont plus garantis par l'Etat fédéral US. Retour

Source : Christian Goux, Pourquoi la crise ?  Les Cahiers français, mars-avril 1972, La Documentation Française, pp. 5-9. Retour.