De l'importance de l'histoire
De
plus, on parle de la société de l'information qui
nous a fait entrer dans ce que l'on appelle un "village mondial".
C'est très bien l'Internet, mais connaissez-vous dans l'histoire
de l'humanité un village où un tiers sont riches
car ils vivent au détriment des deux tiers des habitants
qui n'ont pas accès à la connaissance (délabrement
complet depuis 30 ans de l'enseignement, fausse culture américanisée,
commerciale), et dont un tiers est abandonné à la
misère (certain n'ont même pas accès à
l'eau potable ou meurent
de faim) ?
Avec l'obligation, selon la soi-disant loi du marché, de
maintenir un certain taux de chômage
pour que le système survive, je constate que ce capitalisme-là
ne rend pas les gens heureux. Le stress quotidien au travail,
l'épidémie de dépressions qui résulte
de l'état de crise sociale permanente, la solitude des
nombreux jeunes célibataires partis ailleurs pour travailler,
les conséquences tragiques avec de plus en plus de divorces,
de la violence de plus en plus précoce chez les enfants
qui, ne l'oublions pas, seront à notre place demain, etc...
et, au sein même de notre pays, certaines personnes qui
ont la capacité de dénoncer la sur-information qui
masque le fond du problème ne sont plus les bienvenus...
L'histoire des Américains n'est pas enseignée à
l'école, car c'est un processus objectivement désastreux
et honteux. Le "clash" que cela représente à
tous les niveaux depuis la découverte de ce grand continent
encore vierge en 1492 a été expliqué dans
un film documentaire diffusé sur arte : destruction de
l'environnement, massacre des indigènes, nouvelle agriculture
dite "moderne", remodelage complet de l'économie...
Aujourdhui, les dépenses militaires des Etats-Unis dépassent
celles des 15 autres pays les plus puissants du monde. Lire la
suite : le plan hégémonique US
L'historien a quelque chose à dire
De tout temps les hommes ont voués un culte au souvenir
: la mémoire est essentielle dans l'évolution de
l'humanité. Sans mémoire, base de l'histoire, point
d'évolution. L'histoire est une des premières disciplines
que l'homme développa. Bien sûr, celle-ci n'avait
rien à voir avec celle que nous écrivons via les
techniques de la critique historique.
Au départ, l'histoire s'écrivait à partir
de textes (philologie) mais depuis le développement des
autres sciences (dites connexes), l'historien
a à sa disposition d'autres sources (témoignages
oraux pour l'histoire contemporaine, archéologie pour les
civilisations du passé, etc). Cela nous amène à
dire que l'histoire est avant tout subjective et dépend
de nombreux autres facteurs qui sont fonction de l'époque
de l'historien, de sa manière de voir la vie, de ses méthodes
d'investigation, de son honnêteté, et de la pression
qu'exerce le pouvoir dominant. De ce fait, l'historien se doit
d'être modeste. Jamais il n'atteindra la Vérité.
Tout au plus peut-il tenter de l'approcher. Ce n'est déjà
pas si mal. En outre, des facteurs d'ordre idéologiques
sont souvent là pour le contraindre à écrire
l'histoire en fonction d'intérêts politiques, philosophiques
ou autres : l'histoire est écrite par le vainqueur. L'histoirien
objectif doit avoir l'esprit critique et lucide. Par exemple,
on nous a toujours appris dans les manuels d'histoire de nos humanités
que l'armée américaine avait largué deux
bombes atomiques sur le Japon afin d'éviter un débarquement
sur le Japon qui aurait provoqué trop de morts du côté
américain. Or, il n'en n'est rien. Des archives et des
témoignages nous on appris que les japonais avaient accepté
de se rendre sans condition peu avant que Truman ne donne l'ordre
de détruire Hiroshima et Nagazaki. Le fait, tout le monde
le connaît : deux villes atomisées. L'historien est
là pour expliquer le pourquoi de ces faits. On sait maintenant
que le but de cette odieuse opération était de faire
peur aux soviétiques : seuls bénéficiaires
des deux guerres mondiales, les USA devenaient la première
puissance militaire de la planète. Or, avec une telle arme,
ils le devenaient indubitablement. Même chose pour l'attaque
sur Pearl Harboor : Roosevelt savait que les japonais allaient
attaquer la flotte américaine du Pacifique. Or, il ne pouvait
attaquer parce qu'il s'était fait élire avec la
promesse de ne pas entrer en guerre contre l'Allemagne. Seule,
une attaque contre les troupes américaines pouvait entraîner
l'entrée en guerre des Etats-Unis dans la seconde guerre
mondiale. Il a donc laissé la base se faire détruire.
Cela non plus, on ne nous l'a pas appris à l'école.
Expliquer les faits et les corrélations entre ceux-ci,
voilà le travail de l'historien. Travail ingrat et difficile
puisqu'il nécessite de la patience et de la chance dans
la découverte des sources. (si cela vous lasse, lisez l'article
suivant sur le plan hégémonique
US)
Pour
un mémoire dont le thème est la violence dans l'ouest
de l'Ardenne stavelotaine au 18e siècle - vous
allez me dire "qui cela peut-t-il intéresser?"
Et bien la violence est un thème universel - le mémoire
demande un travail de sociologie historique où interviennent
le droit, la sociologie, l'histoire, la paléographie, la
statistique. Un travail de réflexion doit être fait
à la suite de recherches assez poussées, il faut
le reconnaître. Il y a le choix du sujet. La recherche des
sources avec lesquelles il faut essayer d'établir le bien
fondé du corpus qui va être utilisé. La recherche
et le dépouillement proprement dit. Cette partie est la
plus longue, la plus fastidieuse et la plus ingrate car on ne
sait jamais vraiment ce que l'on va trouver. Pour cela, dans mon
cas ce sont des sources judiciaires de cours de justices locales
(et d'autres moins importantes). Il a donc fallu recourir à
la paléographie car ces folios sont rédigés
à la main à une époque où la langue
et l'écriture se formalisent. Une fois dépouillé,
le corpus doit être classé en fonction d'un tableau
signifiant ce que l'on veut étudier. En même temps
que ce travail de réflexion et de dépouillement
des sources, il faut faire une recherche, la plus exhaustive possible,
des ouvrages ayant un rapport avec le sujet traité. Ensuite,
il faut toujours arriver à une conclusion qui renvoie vers
d'autres recherches, réalisant ainsi une dynamique de la
recherche historique. Mais à l'heure actuelle les employeurs
ne veulent plus de gens qui réfléchissent (en dehors
de l'Université qui est un monde à part en dehors
des réalités de la vie réelle) mais des techniciens.
Or, ce qui fait la différence entre les hommes, c'est
leur histoire : cela a commencé par l'échelle des
valeurs que chaque peuple s'est donné par dessus tout,
comme l'a dit Nietzsche.
Première différence, puis l'essor industriel et
le développement psychologico-physique de l'individu vont
le conduire en fonction des conditions de vie particulières
à devenir ce qu'il est.
Ensuite l'homme, étant devenu un animal social, rentre
dans l'histoire avec un grand H. La charte sur les droits
de l'homme les reconnaît égaux en droit et en
dignité et, ce, malgré les différences qui
font ce que nous sommes. Actuellement, on prône assez hypocritement
l'idéal d'un monde plus juste mais la société
dans laquelle nous vivons reste une foire d'empoigne, pleine de
rivalités, où règne la loi de la jungle,
et nous n'y changeons rien. A qui la faute ? De multiples facteurs
en sont la cause. Il serait impossible dans le cadre de cette
introduction de les mettre tous en évidence.
Le premier est bien entendu l'égoïsme et la barbarie
des pays occidentaux, fléau qui se prolonge au niveau socio-économique.
Le colonialisme - avec l'esclavage - a enrichi des entrepreneurs,
puis l'impérialisme économique a continué
à appauvrir les peuples colonisés et on a eu l'effet
boomerang. Les résultats furent catastrophiques, créant
de l'instabilité mondiale avec des guerres et la crise
du chômage, car les marchés émergeants ont
fait défaut (l'aide au Tiers-Monde est dérisoire).
Un fossé s'est creusé entre pays riches et pays
pauvres. Le fait que, sans tenir compte des réalités
diverses des différentes cultures mondiales, on ait passé
à une société néo-libérale
dominée par les grandes multinationales a fait que les
Etats qui représentent théoriquement les citoyens
(dans les pays démocratiques, bien sûr), ne possèdent
plus les réels pouvoirs décisionnels, et qu'ils
sont maintenant soumis à des institutions puissantes telles
que l'OMC, etc... Cela a été
largement étudié et mis en évidence par les
grands penseurs de notre temps, et nous voilà revenu à
une période de troubles dans laquelle se mélangent
une soi-disant guerre de civilisation (Occident contre Islam)
et une guerre économique impitoyable. C'est un faux débat
qui cache le problème majeur : l'injustice flagrante de
répartition des richesses (1/4 de la population est très
riche alors que 1/4 n'a pas le minimum vital et que les 2/4 triment
au travail). Nous voilà revenu à une forme de nouvelle
société féodale dans laquelle ce ne sont
plus les liens du sang qui priment pour la possession du pouvoir
mais l'argent, et par-là, l'obscure domination d'un groupe
hommes sur les peuples de la Terre. A ce propos, je vous renvoie
à l'article illuminati, réalité
ou fiction?
Note. Certaines personnes à l'heure actuelle,
croient en la toute puissance de la science qui est pour la majorité
des gens devenu la nouvelle religion. Or, il faut le répéter,
toutes les disciplines scientifiques ne produisent que des vérités
relatives. Aucune vérité n'est absolue. C'est important
de le rappeler car l'honnête homme croit trop souvent que
les scientifiques produisent des vérités immuables.
Or l'histoire, des sciences en particulier, nous rappelle à
l'ordre. Il existe des vérités, ayant chacune un
degré de véracité plus ou moins élevé.
Ainsi il existe des vérités dans les sciences exactes
(physiques, chimie, biologie, etc), dans les sciences humaines
(sociologie, histoire, etc), dans la philosophie, etc. Mais aucune
de elles-ci ne produisent des vérités absolues (le
vide, par exemple, est une notion toute relative, le vide absolu
n'existe pas). Selon le principe de falsifiabilité, n'est
scientifique qu'une théorie falsifiable. C'est à
dire que les sciences évoluent par élimination :
on croyait que la terre était plate, puis que les astres
tournaient autour d'elle, après quoi la terre n'est fut
plus qu'une planète tournant autour d'un soleil lui même
situé dans un Univers dont on ne sait finalement guère
de choses. Bref, plus on en sait, plus on se rend compte que l'on
ne sait pas grand chose. Cela devrait nous rendre moins orgueilleux
mais il n'en est malheureusement rien. Et les vérités
historiques dans tout cela? Et bien elles évoluent elles
aussi en fonction de leurs époques. Que de chemin parcouru
depuis le père de l'histoire que fut Hérodote (Ve
siècle av. JC) qui mélangeait la mythologie et l'événementiel.
Son but : tenter d'expliquer les causes des guerres médiques.
Père de l'histoire, pourquoi ? Eh bien, justement parce
qu'il tenta d'essayer de comprendre les causes des ces guerres
entre Grecs et Perses. C'est cela l'histoire, tenter d'expliquer
la corrélation existante entre des faits. Travail ardu
et difficile car les points de vues sont souvent contradictoires.
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