Stressé au travail ?
Conditions de travail déshumanisées et harcèlement
social
Le discours d’entreprise n’a jamais autant parlé
de confiance, de coopération, de loyauté et de culture
d’entreprise qu’à notre époque où
l’on obtient l’adhésion de chacun en faisant
disparaître toutes les garanties d'emploi (les trois quarts
des embauches sont à durée déterminée,
la part des emplois précaires ne cesse de croître,
le licenciement individuel tend à n’être plus
soumis à aucune restriction). Cette violence structurale
pèse d'abord sur ce que l’on appelle le contrat de
travail (avec période d'essai de plus en plus longue) proposé
aux jeunes. Comme l'a dit un grand professeur, Pierre Bourdieu
:
« Ainsi s’instaurent le règne absolu de
la flexibilité, avec les recrutements sous contrats à
durée déterminée ou les intérims
et les «plans sociaux» à répétition,
et, au sein même de l’entreprise, la concurrence
entre filiales autonomes, entre équipes contraintes à
la polyvalence et, enfin, entre individus, à travers
l’ individualisation de la relation salariale : fixation
d’objectifs individuels ; entretiens individuels d’évaluation
; évaluation permanente ; hausses individualisées
des salaires ou octroi de primes en fonction de la compétence
et du mérite individuels ; carrières individualisées
; stratégies de «responsabilisation» tendant
à assurer l’auto-exploitation de certains cadres
qui, simples salariés sous forte dépendance hiérarchique,
sont en même temps tenus pour responsables de leurs ventes,
de leurs produits, de leur succursale, de leur magasin, etc.,
à la façon d’«indépendants»
; exigence de l’«autocontrôle» qui étend
l’«implication» des salariés, selon
les techniques du «management participatif», bien
au-delà des emplois de cadres. Autant de techniques d’assujettissement
rationnel qui, tout en imposant le surinvestissement dans le
travail, et pas seulement dans les postes de responsabilité,
et le travail dans l’urgence, concourent à affaiblir
ou à abolir les repères et les solidarités
collectives.
L’institution pratique d’un monde darwinien de la
lutte de tous contre tous, à tous les niveaux de la hiérarchie,
qui trouve les ressorts de l’adhésion à la
tâche et à l’entreprise dans l’insécurité,
la souffrance et le stress, ne pourrait sans doute pas réussir
aussi complètement si elle ne trouvait la complicité
des dispositions précarisées que produit l’insécurité
et l’existence, à tous les niveaux de la hiérarchie,
et même aux niveaux les plus élevés, parmi
les cadres notamment, d’une armée de réserve
de main-d’oeuvre docilisée par la précarisation
et par la menace permanente du chômage. Le
fondement ultime de tout cet ordre économique placé
sous le signe de la liberté, est en
effet, la violence structurale du chômage, de la précarité
et de la menace du licenciement qu’elle implique : la condition
du fonctionnement «harmonieux» du modèle micro-économique
individualiste est un phénomène de masse, l’existence
de l’armée de réserve des chômeurs.»
Maladies professionnelles pas toutes déclarées
Malgré la nouvelle réglementation européenne
REACH, des milliers de salariés sont intoxiqués
au travail par les produits chimiques présents dans beaucoup
d'entreprises. En France, 50 000 salariés sont exposés
à des agents chimiques cancérigènes ou
mutagènes ou repro-toxiques : amiante, gaz, effluents,
poussières, fumées. En France, environ 2 000 cas
de cancers professionnels sont déclarés
chaque année, mais il y en aurait deux fois, voire trois
fois plus, en réalité.
Une nouvelle affaire de santé publique
Les éthers de glycol sont partout : autant dans les
produits ménagers qu'au travail, dans dans les peintures,
les solvants et les détergents. L'INSERM vient encore
de confirmer leurs effets néfastes. En effet, les travaux
dangereux de nettoyage avec ces solvants et détergents
sont confiés à des interimaires mal protégés...
N'est-ce pas scandaleux ? Voir FNATH
Sous le signe de la liberté, ou plutôt
du néolibéralisme, car c'est l'inverse qui en résulte,
on le voit bien, le terme est très ambigu. Le nouveau
code du travail est à l'avantage des patrons, ils peuvent
licencier plus facilement. Il y aurait 509 000 chômeurs
de plus en France en 2009, on compte 95 000 suppressions d'emploi
dans le secteur public en 2009 (et 30 000 en 2010)... et on nous
prétend que c'est dû à la crise... Et que
deviennent les 90 000 chômeurs en fin de droits officiellement
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