Le nucléaire et l'accumulation de déchets radioactifs
Nos
dirigeants qui ont choisi de développer le nucléaire
en France n'ont rien prévu pour éliminer, traiter
ou stocker les déchets hautement radioactifs de cette industrie
du diable : quelle inconséquence ! Et comme le problème
reste insoluble, il est important de sortir de l'impasse !
Le problème du stockage des déchets radioactifs
On
ne peut évidemment pas envoyer des tonnes de déchets
sur Mars ou vers le soleil. Les déchets sont stockés
provisoirement dans des piscines de refroidissement, principalement
à La Hague. Certains déchets sont vitrifiés,
d'autres sont stockés dans des fûts.
Il y a plus
de 40 ANS, des fûts de déchets radioactifs, maintenant
éventrés, ont été déversés
dans la mer, contaminant les eaux, les poissons et les molusques.
En plus, il a déjà eu plus de 400 m³ de rejets
radioactifs dans la Manche à proximité de l'usine
de retraitement de La Hague, et ça continue en toute impunité
! De plus, les rejets dans l'air de l'usine de retraitement sont
aussi très dangereux pour la santé des populations
voisines, où le taux de leucémies est élevé.
Tous les jours, des trains de déchets radioactifs circulent
en France, secrètement, vers la Russie, et vers l'Allemagne,
ou le Japon. Le dangers c'est pour les gens qui restent à
côté une ou plusieurs heures. Tous les ans, c'est
30 000 m3 de déchets, cela fait des centaines
de milliers de tonnes ! Signez la pétition
de la CRIIRAD demandant que toutes les options de gestion
des déchets de très faible activité soient
étudiées et que soient retenues les plus favorables
à l’environnement et à la santé (même
si elles sont plus onéreuses pour les exploitants). La
gestion des déchets radioactifs doit rester à la
charge de ceux qui les produisent, sans transfert de risques sur
les générations actuelles et futures.
Le problème insoluble du retraitement des déchets
Bien
qu'AREVA prétend qu'on peut retraiter jusqu'à 90
% des déchets, mais les enquêtes montrent qu'en réalité
ce n'est qu'environ 10 % qui sont retraités, les reste
étant stocké secrètement en Sibérie,
sous bonne garde. Le mox qui sert de combustible pour les réacteurs
à eau ordinaire contient un mélange d'oxyde d'uranium
et de plutonium... Enfin, le démantèlement
des centrales vétustes semble tellement problématique
que les responsables d'EDF en retardent toujours indéfiniment
la date. C'est symptomatique ! Il est impossible de se débarrasser
proprement des réacteurs, on va être obligés
de les recouvrir de dômes en béton et de laisser
à nos descendants ces énormes sarcophages qu'ils
ne devront pas s'amuser à percer et ni à explorer.
Bref, on s'aperçoit tardivement qu'il n'y a aucune solution,
que rien n'a été prévu pour financer
le démantèlement et qu'on nous a trompé
sur son prix réel qui est vingt fois plus élevé.
15 Juillet 2006. Adoption de la loi sur les déchets nucléaires
Après
trois mois de débat, le Parlement a adopté définitivement
le texte sur la gestion des déchets radioactifs pour stocker
les déchets les plus dangereux
en couche géologique profonde à partir de 2025.
Ce texte organise en effet les conditions d'installation d'un
site de stockage réversible en couche géologique
profonde, qui doit être choisi en 2015 pour commencer à
fonctionner en 2025.Cette option du stockage en couche profonde
est destinée à accueillir les déchets les
plus radioactifs, dont la durée de vie est estimée
à des milliers, voire des centaines de milliers d'années.
Les conditions de la réversibilité feront l'objet
d'un débat. Le coût du stockage, sur 100 ans, est
estimé à environ 15 milliards d'euros, a-t-on indiqué
au ministère de l'Industrie. Lieu choisi : Bure
Parallèlement au stockage, le projet poursuit les recherches
sur la séparation-transmutation (transformation des éléments
radioactifs pour diminuer leur durée d'activité)
et envisage l'entreposage de long terme (100 à 300 ans
au lieu des 50 à 100 ans actuels). Mais, en cas de problème,
l'alerte par la sécurité civile est peu efficace.
L'ANDRA aurait déjà 125
000 m3 de déchets radioactifs cumulés
en 2020 à gérer...
Officiellement, les déchets radioactifs sont classés
en trois catégories : A, B et C
Conditionnement des déchets hautement radioactifs, classés
C, et moyennement, classés B. En 2012, il y avait 1,3 milliards
cm³ de déchets radioactifs, et il y en aura plus du
double en 2030...
Tous ces éléments sont radioactifs des milliers
d'années, 24 milliards pour le plutonium,
et on ne sait pas comment s'en débarrasser. "En attendant
d'autres technologies, l'enfouissement en profondeur semble la
seule solution." concluent les auorités.
Toutefois, l'enfoissement n'est pas sans risque, à long
terme.
L'eau souterraine ne risque-t-elle pas d'être contaminée
?
"Le sous-sol est le pire endroit pour y stocker les déchets
radioactifs. Pourquoi ? Parce qu'il contient toujours de l'eau
en circulation". Claude ALLEGRE, géologue, l'a dit
et écrit bien des fois dans ses ouvrages. Dans un stockage
souterrain, l'eau étant le vecteur de contamination radioactive,
il y a des risques et, malgré la manne distribuée
localement par le lobby nucléaire, les opposants au projet
se mobilisent. Près de Bure, des milliers de tonnes de
déchets fortement radio-actifs ont déjà été
acheminées pour les enfouir à 500 m sous terre.
Alors que le projet CIGEO a subi de nombreux
revers juridiques et techniques, la seule
réponse du gouvernement, c'est la répression.
Les déchets de type A, moins dangereux, sont omniprésents,
entreposés un peu partout en France dans des sites de stockage
en ville ou en banlieue ! On n'y fait pas attention mais ils contribuent
à polluer l'environnement et à générer
des cancers.
Il reste l'épineux problème du démantèlement
des centrales nucléaires vétustes qu'il faut mettre
hors service, car il semble impossible de s'en débarrasser.
Jusqu'à maintenant, le prix du kilowatt/heure ne tenait
pas compte du prix exorbitant du démantèlement
des centrales en plus de la gestion des déchets : 1
milliard d'euros chacune. Ce qui est sûr et certain :
Les cœurs des centrales resteront
sous des sarcophages en béton pour plus de 100 000 ans...
Voilà une image (intitulée "Le cri", à
droite) qui pourrait être gravée à l'entrée
pour avertir les générations futures, sans garantie
d'efficacité.
Mais le nucléaire civil est intimement lié au nucléaire
militaire, il sert à produire du plutonium militaire pour
les bombes et les missiles, et c'est donc le chef de l'Etat qui
en décide seul en France. C'est pourquoi la
politique décidée par Nicolas Sarkozy reste pro-nucléaire,
celle de François Hollande aussi... et celle de Emanuel
Macron.
On s'attend à une envolée des tarifs chez EDF, les
tarifs de l'électricité vont être de moins
en moins avantageux à partir de 2020. Petit
film vidéo
Plus de
60 000 personnes ont formé une gigantesque
chaîne humaine sur 230 km de Lyon à Avignon,
un an après la catastrophe de Fukushima, organisée
par Sortir du nucléaire en mars 2012.
On ne maitrise
même pas l'énergie nucléaire avec la fission
!
Rejets sauvages d'effluents radioactifs, fissures, travailleurs
mal protégés, et enfin, on entrevoit le vrai prix
du nucléaire : ce lundi 3 décembre 2012, EDF annonçait,
dans un communiqué, un nouveau surcoût pour l’EPR
de Flamanville qui devrait, pour l’heure, coûter 8,5
milliards d’euros, soit 2 fois plus que prévu. Suite...
Juillet 2013. Acier
low-cost, travail illégal : la face cachée du chantier de l’EPR
Septembre 2013 : Révélation
du Canard Enchaîné : une vanne montée à l’envers !
Le tout nucléaire a été
imposé à la population. L'enfouissement des
déchets est prévu à côté de
Bure.
L'association "sauvonslaforet" appelle à manifester
le 15 Août 2017.
Des opposants
au projet occupant la forêt de Mandres-en-Barrois depuis
le 19 juin 2016 avaient été évacués
par les forces de l'ordre le 7 juillet. C'est dans cette zone
qu'est prévue l'implantation du Cigéo (Centre industriel
de stockage géologique), à quelques kilomètres
du laboratoire souterrain de Bure, où sont menées
les études de l'Andra sur le stockage en profondeur, dans
des couches d'argile, des déchets radioactifs pendant des
centaines de milliers à des millions d'années produits
en France.
"Lors de la manifestation du 15 août 2017, nous ne
sommes pas passés loin du drame, nous comptons 6 blessés
graves et une trentaine de blessés légers. Nous
avons été bloqués à la sortie de Bure
par un dispositif policier énorme." Il y a 40 ans,
jour pour jour, Vital Michalon mourrait de l’explosion d’une
grenade offensive. (Mediapart).
Seule réponse du gouvernement à Bure : la répression
!
Les considérations des antinucléaires ne sont pas
reconnues valables par les autorités.
Il y a des opposants au site de stockage à Bure, cela pour
de bonnes raisons :
Le projet de poubelle nucléaire de Bure se situe sur un
site néolithique exceptionnel de plus de 5 000 ans. Le
projet menace l'avenir mais risque aussi de raser le passé
(à lire sur Mediapart). Retour
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Dossier GREENPEACE
Le débat
sur la gestion des déchets nucléaires est lancé,
à partir du 17 avril 2019
Le
nucléaire dans l'avenir, avec le thorium, sera-t-il vert ? |