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L'affaire Gautier-Sauvagnac

Les fonds secrets du patronat qui brisent les grèves
et pourrissent les négociations syndicales

« Le président de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), qui est parmi les négociateurs pour le démantèlement du code du travail, Denis Gautier-Sauvagnac, n'est plus seulement soupçonné d'avoir ordonné le retrait fait en liquide de 5 600 000 d'euros depuis le compte de son organisation, sur les huit dernières années. C'est d'environ 15 millions d'euros dont il est question, et non plus d'un seul compte en banque mais de trois (selon des sources proches de l'enquête qui disent que les sommes en jeu «pourraient être beaucoup plus importantes» et sans doute «deux à trois fois plus» élevées).

Par ailleurs, d'après « Le Parisien», Denis Gautier-Sauvagnac pourrait avoir bénéficié d'un prêt de 300.000 euros auprès de l'UIMM, ce qu'atteste un document saisi par la brigade financière au domicile de Dominique Renaud, une administratrice de la confédération de la métallurgie. Enfin, au cours de la perquisition menée pendant plus de huit heures au siège de l'UIMM mercredi dernier, les enquêteurs, qui travaillent sous le contrôle du parquet de Paris, auraient découvert entre 400.0000 et 500.000 euros dans un coffre.» (Les Echos du 8 octobre 2007)

A qui était destiné cette cagnotte ?

En fait, il y a très longtemps que ces fonds servaient :
- à corrompre les sénateurs pour obtenir d'eux des amendements en faveur du patronat (selon Marianne)
- à faire obstacle aux grèves en dédommageant les chefs d'entreprise en difficulté, car l'ancien responsable du syndical patronal venait régulièrement s'alimenter en munitions pour emporter un paquet gros comme une boite à chaussure pleine de billets sous le bras.
- à corrompre les délégués syndicaux pour les faire céder dans les négociations. Un témoin à charge a révélé que quelques centaines de milliers de francs avaient été versés à la CGT et à FO... (note)

« Cette affaire met en lumière une réalité très grave sur les conditions de fonctionnement de notre  modèle social, alors que l'on voit la réforme se faire pour démanteler le code du travail sans véritables négociations sociales. Dans ce contexte, la présidente du MEDEF, Laurence Parisot, pourra-t-elle confirmer longtemps Denis Gautier Sauvagnac dans ses fonctions de négociateur social ? Elle a dit publiquement qu'elle ignorait ces fonds secrets, mais qui croire maintenant ? Laurence Parisot le savait bien et elle n'a pas hésité à ajouter : «la liberté de pensée s'arrête là où commence le nouveau code du travail».

« Denis Gautier-Sauvagnac a donc été remercié avec, en prime, un « Parachute doré » : c'est certainement le prix de son silence sur l'emploi de ces millions, et pouvoir en nommer un autre à sa place. » Il s'est donc retiré des négociations après le 15 octobre 2007.
C'est particulièrement scandaleux en ces temps de rigueur budgétaire !

A sa révélation en septembre 2007, l'affaire de la "caisse noire" l'UIMM a sonné comme un coup de tonnerre dans le ciel économique, social et politique français. Ainsi, la plus puissante fédération patronale du pays - la métallurgie - dont le secteur représente chaque année un chiffre d'affaires de 380 milliards d'euros, a mis en place il y a trente ans un vaste système de retrait d'argent en liquide pour «fluidifier» la vie sociale, selon le mot de Denis Gautier-Sauvgnac, l'ancien président de l'UIMM ! Imaginons un instant ces hauts dignitaires patronaux, héritiers directs du très artistocratique Comité des forges, aller retirer des liasses de billets pour "arroser" la vie publique... C'est digne d'un polar aux couleurs sépia.

A qui étaient destinés les 16 millions d'euros retirés en liquide par Denis Gautier-Sauvagnac entre 2001 et 2007 ? La justice s'est emparée du dossier. Certains anciens ont parlé. Mais dix mois après les premières révélations, les zones d'ombre restent gigantesques. Mediapart a choisi de consacrer une série, en cinq volets, à cette sombre affaire où il est question de retraits secrets, de billets donnés en liquide mais aussi de l'état, délabré, du dialogue social dans notre pays. Premier volet, un retour sur la toute-puissante Union des industries métallurgiques et minières :

  1. Au cœur du scandale de l'UIMM - 107 ans de manœuvres et d'intrigues

  2. L'ancien patron de l'UIMM Denis Gautier-Sauvagnac a confirmé, lundi 14 octobre 2013, devant le tribunal correctionnel de Paris que les syndicats étaient bien les bénéficiaires des enveloppes d'argent liquide de la puissante fédération de la métallurgie... plus exactement, les responsables !!!

  3. Les syndicats en ligne de mire : Ils se sont entendu pour que ça ne se sache pas, mais c'était pour faire plier les syndicats de salariés dans les négociations sociales et pour briser les grèves.

  4. Un parfum de corruption politique, car dans ce procès on a ménagé le corrupteur comme les corrompus.

  5. Principal syndicat patronal, très proche du Medef, Denis Gautier-Sauvagnac y est depuis 1976, et ila dit que cela se pratiquait même bien avant 1972.

  6. Affaire UIMM : Denis Gautier-Sauvagnac est condamné à trois ans d'emprisonnement dont un an ferme et à 375.000 euros d'amende pour abus de confiance et de travail dissimulé (10 février 2014).

Le président d'une petite fédération patronale membre du MEDEF a livré quelques secrets sur la destination des 23,6 millions d'euros retirés des comptes de l'UIMM par Denis Gautier-Sauvagnac. Peu après sa prise de fonctions, DGS reçevait André Bergeron. Celui qui était alors secrétaire général de FO lui a dit : « Vous savez que nous allons nous revoir tous les mois. » Surprise de DGS. Et Bergeron d'enchaîner : « Votre prédécesseur va vous mettre au courant. » Preuve de la corruption générale du régime : l'importance des sommes laisse ouverte l'hypothèse d'un financement non seulement des syndicats mais aussi de la classe politique. La caisse noire se nomme Epim, pour l'Entraide professionnelle de l'industrie métallurgique, et pourrait atteindre une centaine de millions d'euros. Elle a été créée après Mai 68. Les entreprises cotisantes achetaient ainsi l'assurance d'être financièrement soutenues face aux syndicats en cas de nouvelles grèves. Mais à partir de la fin des années 70, celles-ci ont pratiquement cessé dans la métallurgie sans que les entreprises, pour autant, cessent de cotiser. D'où cette corne d'abondance qu'on suppose avoir servi à corrompre les syndicalistes pour les faire céder dans les négociations. retour

 
 
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