BATAILLE DES LABORATOIRES
Traitements prometteurs contre le coronavirus
La recherche
d'un vaccin contre le coronavirus est en cours et les chinois sont
en première ligne. Cependant, de nombreuses équipes
à travers le monde expérimentent des voies nouvelles
pour contrer la pandémie.
Comme il n'existe
pas de médicament spécifique contre le nouveau coronavirus,
les médecins sont en première ligne mais souvent démunis.
Ils ne peuvent que «soulager les symptômes et soutenir
le patient dans son processus d'autoguérison avec des médicaments
ou des machines», comme l'explique Peter Steiger, directeur
adjoint de l'Institut de médecine des soins intensifs de
l'Hôpital universitaire de Zurich. Un constat qui s'applique
aussi bien aux patients hospitalisés dans les unités
de soins normaux qu'à ceux aux soins intensifs.
La quasi-totalité
des patients touchés par le Covid-19 souffrent de difficultés
respiratoires. «Beaucoup peuvent être traités
grâce à l'oxygène, mais d'autres doivent être
transférés aux soins intensifs pour être placés
sous respiration artificielle. Ils reçoivent alors des somnifères
et des analgésiques», explique le Dr Steiger. Comme
d'autres grands centres médicaux européens (voir encadré
ci-dessous), l'Hôpital universitaire de Zurich utilise non
seulement des médicaments dont les effets sont prouvés
pour combattre les symptômes du nouveau coronavirus, mais
des thérapies dites expérimentales sont également
mises en place, précise le Dr Steiger. Il s'agit notamment
de traitements développés et approuvés pour
des maladies complètement différentes.
Les candidats porteurs d'espoir
Un cas qui fait polémique
Les travaux du Professeur Didier RAOULT laissent à
penser qu'on a déjà un remède au syndrome
respiratoire aigu sévère (SRAS) de la pandémie
au corvid-19 : l'hydrochloroquine
Au
CHU d'Angers, les essais cliniques ont été
arrêtés et n'ont pas donné de résultats
fiables. Pourquoi ont-ils empêché les essais
cliniques de l'hydrochloroquine, ça ne coûte
pas assez cher ?
Les labos sont sur des starting blocks, prêts à
vendre leurs médicaments nouvellement brevetés
et donc bien plus chers. http://www.20min.ch/ro/news/suisse/story/11688376
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- Le remdesivir :
C'est un antiviral conçu initialement pour le virus
Ebola mais «qui a un spectre d'action plus large», car
il «interagit avec d'autres virus, et il est notamment capable
de bloquer la réplication de ce nouveau coronavirus»,
détaille Bruno Lina, professeur de virologie au CHU de Lyon.
«On espère beaucoup dans cette molécule»
car «les premiers résultats in vitro ont été
très bons», commente le virologue. À Zurich,
un test s'est également révélé positif
avec ce médicament. «Jusqu'à présent,
nous ne l'avons donné qu'à une patiente dont nous
pensions réellement que les chances de survie étaient
minces et dont la situation s'est finalement améliorée»,
relève le Dr Steiger. Elle a depuis quitté les soins
intensifs. Il nuance cependant en précisant qu'il est «extrêmement
difficile de dire si cette amélioration de l'état
du patient est dû au remdesivir». Finalement, l'OMS
a fait obstacle à sa commercialisation...
- Le lopinavir en combinaison avec le ritonavir
:
Il s'agit du «recyclage» d'un médicament contre
le VIH, qui «consiste à bloquer la réplication
du virus», selon le virologue français Bruno Lina:
«On s'est rendu compte que ça marche dans le tube à
essai.» Cette combinaison a déjà été
testée en Chine, mais avec des résultats mitigés,
notamment parce que beaucoup de malades «ont été
inclus très tardivement, parfois au-delà du 10e jour
de la maladie», souligne le Pr Lina. L'essai Discovery, lancé
beaucoup plus tôt dans l'évolution du Covid-19, sera
donc «complémentaire» de l'essai chinois.
- La même combinaison lopinavir/ritonavir,
associée à l'interféron bêta :
Cette association est jugée intéressante étant
donné que la maladie Covid-19 comprend deux phases: une phase
virologique, «pour laquelle on pense que les antiviraux peuvent
avoir un effet important», et une phase avec «un syndrome
inflammatoire pouvant entraîner des dégradations au
niveau pulmonaire, et on espère que l'interféron pourra
bloquer ce processus inflammatoire», explique le virologue.
- L'hydroxychloroquine :
Ce quatrième traitement, cousin de la chloroquine, un antipaludéen
qui suscite bien des débats, n'était pas prévu
au départ. Il a été rajouté à
la demande de l'OMS et de l'Etat français. «Il nous
a paru logique» de l'ajouter, car «des données
récentes nous ont été fournies, notamment un
papier chinois paru le 9 mars dans le plus gros journal d'infectiologie
américain, qui a apporté un certain nombre d'arguments
intéressants», souligne le Pr Florence Ader, infectiologue
à l'Hôpital de la Croix-Rousse au CHU de Lyon, qui
pilote le projet. Pourquoi l'hydroxychloroquine plutôt que
la chloroquine ? Les deux molécules agissent de la même
manière, mais l'hydroxychloroquine présente moins
de risque de toxicité.
Et si un traitement contre le coronavirus existait déjà ?
Un important
essai clinique a été lancé pour ces traitements
expérimentaux contre le coronavirus dans plusieurs pays européens.
La pression est forte pour trouver un antiviral efficace.
Après
des mois de recherche, une équipe de l'Institut Pasteur de
Lille a testé le clofoctol (Octofene). Ce traitement
potentiellement efficace contre le SARS-covid est un antibiotique
longtemps utilisé dans le traitement d’infections des
voies respiratoires et de la bouche. Sa possible indication contre
le SARS-CoV-2 a été mise en évidence au terme
d’un criblage de milliers de composés. Mais qu'attend-on
pour le mettre sur le marché ? Lire la
suite...
En cas de succès
« Dès qu'un essai aura montré la supériorité
d'un des quatre schémas thérapeutiques, on pourra
proposer aux régulateurs, en France et dans le monde, de
l'utiliser», disent les experts. Le traitement pourra alors
être libéré «très rapidement»,
étant donné que «nous sommes dans une situation
de carence thérapeutique», soulignent-ils, appelant
toutefois à la «prudence» car «on ne connaît
pas encore leurs effets.» (CGA/AFP)....................................................................
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