L'Institut Pasteur de Lille obtient 5 M€ de
LVMH pour repositionner un ancien médicament, le clofoctol
En mars 2021,
on apprend par La Voix du Nord qu'une équipe de l'Institut
Pasteur a testé un traitement potentiellement efficace contre
le SARS-covid, le clofoctol (Octofene), un antibiotique longtemps
utilisé dans le traitement d’infections des voies respiratoires
et de la bouche. Sa possible indication contre le SARS-CoV-2 a été
mise en évidence au terme d’un criblage de milliers
de composés. Après quelques péripéties,
l’institut Pasteur de Lille a annoncé le 13 avril 2021
le début imminent des tests de la molécule contre
le Covid-19 dans le cadre du projet Therapide, qui a reçu
de la part du Comité ad hoc de pilotage national des essais
thérapeutiques (Capnet) le label de « priorité
nationale de recherche ». C'est peut-être un élément-clé
de l’action antivirale du clofoctol sur le CORONAVIRUS.
Mais depuis un mois on attend l'autorisation administrative pour
commencer les essais thérapeutiques sur l'homme
Un traitement
déjà utilisé sur le continent européen
pour d'autres usages, et qui pourrait être produit à
plus grande échelle pour une commercialisation en 2021, après
validation par les instances supérieures concernées.
Ces validations, l'Institut Pasteur les attend encore.
Mais bonne nouvelle : les chercheurs ont réussi à
obtenir le label priorité nationale de recherche, oblige
l'ANSM à autoriser ou non les tests sur l’Homme sous
8 jours. Une bataille que mène l'Institut depuis le mois
de février, après qu'un comité ministériel,
la Capnet, ait décidé, selon nos confrères
de La Voix du Nord, de ralentir les recherches, et plus particulièrement
le processus d'homologation du traitement avant sa commercialisation.
La raison ? "Visiblement, ce comité ne comprend pas
ce qu’est un repositionnement", explique Terence Beghyn,
président d’Apteeus, biotech travaillant avec l'Institut
Pasteur sur ce projet, toujours à nos confrères de
La Voix du Nord.
"Le comité suggère des amendements à la
stratégie de développement clinique et principalement
un redimensionnement initial de l’essai", indiquait de
son côté l'Institut Pasteur de Lille. Pour Terence
Beghyn, c'est l'incompréhension : "On nous demande de
repasser en phase 2 et de mesurer la tolérance du produit
et son acceptabilité alors que tout cela est déjà
très documenté", s'étonne-t-il. Et de
poursuivre : "Nous travaillons à partir du repositionnement
d’un médicament dont la balance bénéfice-risques
est bien connue. Selon nous, elle nous permettait d’accéder
directement à une étude clinique de phase 3".
Du côté de l'Institut Pasteur, on restait optimiste
: "On va perdre quelques semaines, mais le principal, c’est
d’avancer", souligne de son côté Xavier
Nassif, le président de l'institut, tout en expliquant "prendre
très au sérieux les recommandations de cette instance".
Une attente qui devrait payer, si tout se passe comme prévu.
Source : www.sortiraparis.com/actualites/coronavirus/articles/230336-covid-le-clofoctol-le-traitement-de-l-institut-pasteur-entre-en-essai-clinique
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