Retour Nouvelles cliquez Alertes Suite Contact
Accueil Liens Galerie Aide vide vide vide Réformes
     

DEXIA : la plus grande faillite de banque

« La banque franco-belge Dexia est en dépot de bilan.» C'est la faillite !
On se souvient de la perte de 100 milliards de francs du Crédit Lyonnais que l'Etat a dû éponger, c'est-à-dire nous tous les contribuables. La faillite de DEXIA atteint aujourd'hui la somme colossale de 33 milliards d'euros, soit 219 milliards de francs - pire que le Crédit Lyonnais - et 22 milliards à la charge des contribuables français !

Dexia : une banque-hôpital pour les fonds toxiques

Depuis la crise du crédit hypothécaire américain, en 2008, plusieurs bad banks ont été créées en Allemagne. Celle d'Hypo Real Estate a regroupé 210 milliards d'euros d'actifs toxiques. En Irlande, en 2010, l'État a regroupé 72,3 milliards de prêts risqués accumulés par les banques du pays. En France, il faut remonter à la faillite du Crédit Lyonnais, en 1995, et au Consortium de réalisation (CDR) créé alors pour isoler les actifs à problème (Adidas, Executive Life ... ).
D'autres bad banks furent créées dans les années 1990 pour le Gan et le Comptoir des entrepreneurs. Les mésaventures de la banque franco-belge Dexia ont remis au premier plan l'existence des bad banks, des banques-poubelles du banques-hôpitaux, plus joliment appelées structures de défaisance. Il s'agit en effet de se défaire d'actifs problématiques, toxiques ou difficiles à vendre.
DEXIA La logique est toujours la même : pour assainir le bilan de la banque, on exfiltre ces actifs vers la bad bank, charge ensuite à celle-ci de les rendre au mieux. La bad bank peut être privée ou publique, C'est alors aux actionnaires ou aux contribuables de payer pour l'équiIibre de l'édifice. Dans le cas de Dexia, la bad bank restera cotée en Bourse. La France, la Belgique et le Luxembourg garantiront le groupe à hauteur de 90 milliards d'euros et non les actifs eux-mêmes.

En pratique, cela veut dire que les contribuables sont mis à contribution depuis la faillite du groupe.
Le 12 octobre 2011, le Conseil des ministres avait prévu d'apporter 33 milliards de garanties de financement pour dix ans maximum à cette structure faite pour isoler les actifs « pourris ». Comme pour le Crédit Lyonnais, en 1995. Mais les actifs toxiques sont liquidés avec des pertes (parmi eux, il y a de la dette greçque, une banque italienne, des subprimes américains...), et il faudra bien piocher dans le Trésor public. Les États garants du groupe sont mis à contribution puisque solidaires d'une éventuelle faillite, quite à aggraver leurs dettes publiques.
Dexia Crédit Local est la banque historique des collectivités locales et est la première à avoir poussé les élus à ne plus recourir aux prêts à taux fixe, tout comme l’ont ensuite fait les Caisses d’épargne et le Crédit agricole.
C'est Mariani, le nouveau patron de Dexia, qui est chargé de démanteler Dexia pour la libérer de ses emprunts toxiques. Le plus scandaleux, c'est l'impunité de ses prédécesseurs dans l'affaire : les deux directeurs qui ont accumulé les risques entre 2006 et 2008 se sont recasés à un très haut niveau au sein de la BPCE, Pierre Richard a touché une retraite en or et Axel Miller a fait carrière ailleurs. Dexia Asset devient CANDRIAM, avec le soutien de New York Life, une des plus grandes compagnies d'assurance-vie au niveau mondial.
En se basant sur les comptes de ces trois structures, de 2000 à 2006, la Cour des comptes a calculé qu'elles avaient coûté 20,7 milliards d'euros aux contribuables français (dont la moitié pour le seul Crédit Lyonnais). « Le choix de cantonner des actifs compromis dans une structure spécifique s'est révélé peu judicieux », estimait la Cour en 2008. Les magistrats préconisaient alors de responsabiliser les acteurs, quitte à recourir à un dépôt de bilan. (Ouest-France, 13 octobre 2011)

L'Etat français a pris à sa charge une partie du coût de la retructuration des 10 milliards de prêts à risque présents dans son portefeuille : 70 % de la partie exédant 500 millions d'€ de pertes sèches. La Caisse des Dépots et Consignations a donc pris une participation majoritaire dans DexMA, la filiale de Dexia issue de l'ex-Credit Local de France. Et en même temps

Par l'intermédiaire de la banque franco-belge DEXIA, cinq mille cinq cents collectivités locales et établissements publics français ont ainsi souscrit des emprunts toxiques, et comme toujours, ce sont les contribuables qui vont casquer !

A cause de l’irresponsabilité des banques et des élus, les collectivités locales et les établissements publics locaux (hôpitaux, pas ex.) ont dans leurs comptes des stocks d’emprunts toxiques qui risquent de les couler et affecter du même coup les services publics qu’ils financent (crèches, écoles, collèges, voirie, ramassage des ordures... ). Mais certains emprunts toxiques courent jusqu’en 2025 ou 2030 et continuent de menacer les collectivités locales, entraînant pour les contribuables des hausses des impôts locaux et un déficit de services publics. Les hausses des impôts locaux en 2012 : taxes foncières + 8 % et taxe d'habitation : + 4.5 %. Le taux du livret A est baissé progressivement jusqu'à 0,75 % en 2016 ; c'est une manière nouvelle de nous prendre de l'argent sur notre épargne !

Rétrospective

Dexia n’a raté ni les subprimes américains, ni la spéculation sur les produits dérivés, ni l’arnaque des prêts « toxiques » aux collectivités locales. En septembre 2008, pris dans la tourmente des subprimes, le groupe a été sauvé in extremis par les gouvernements français et belges qui ont allongé plus de 6 milliards d’euros. Le montant total des emprunts « toxiques » est énorme, chez DEXIA. Il est partagé entre la France et la Belgique. En un mois (septembre 2010), le groupe Dexia a perdu plus d'un milliards d'euros. Sauvetage sans conditions au seul profit des actionnaires, qui ont continué à engrangé les profits, alors que les actifs douteux ont été maintenus au bilan et se sont accrus de 23 milliards euros, qui sont autant de dettes publiques pour les 2 États européens.
Aujourd’hui sauvetage acte 2, dont le prix pour le contribuable risque d’être salé. Les comptes 2011 de Dexia, formidablement complexes, ne permettent cependant pas de faire le bilan définitif de cette catastrophe bancaire. Cet automne 2011, le groupe affichait en effet une perte monumentale de 11,6 milliards d’euros sur l’ensemble de l’année, et ce montant sera peut-être bien plus lourd en fin d'année. Le chiffre recouvre principalement deux phénomènes. Comme ses consœurs d’Europe, Dexia a payé son écot à la crise grecque : il est en l’occurrence particulièrement élevé (4,6 milliards d’euros). Ensuite, la banque franco-belge a publié ses pertes au fur et à mesure qu’elle a mis en œuvre le plan de démantèlement engagé en octobre dernier.

Une perte colossale

Chez Dexia en effet, tout ou presque est à vendre. Des opérations sont bouclées ou encore en négociation, sur la banque de détail en Belgique (nationalisée), la banque privée au Luxembourg ou encore Dexma, une structure qui va être largement transférée à l’État français et à la Caisse des dépôts à hauteur de 70% ; chaque fois, elles se traduisent par des pertes énormes.

"Dexia est aujourd’hui sous une tente à oxygène, installée sur son bilan à la fois par les États belge, français et luxembourgeois, et par les banques centrales française, belge et européenne. Son bilan encore colossal de 413 milliards d’euros (dont 110 milliards en cours de cession), contre 651 milliards en 2008, doit être financé, et pour cela le groupe emprunte quelque 88 milliards aux banques centrales. Elle a par ailleurs commencé à emprunter de nouveau sur les marchés, mais avec la garantie de la Belgique et de la France."

L’addition est très salée pour la collectivité

Cette garantie justement, Dexia en souligne le caractère crucial. Or, elle était en négociation avec la Commission européenne pour présenter un plan définitif le 21 mars 2012. Bruxelles est resté ferme sur ses positions en matière d’aide d’État et menace de ne pas valider le plafond de 90 milliards sur lequel les États se sont engagés, ou d’en relever le prix pour Dexia.

En excluant les risques pondérés des entités dont la vente est très probable en 2012, les ratios Tier 1 et Core Tier 1 proforma du groupe s'élèveraient à respectivement 8,6 % et 7,3 %. Ce jeudi 23 février 2012, en préambule de ses comptes, la banque met en garde : « la rémunération payée au titre de la garantie sera de nature à influencer la profitabilité du groupe ». Elle ajoute même que cette ligne de survie fait partie des quelques éléments dont la remise en cause pourrait « avoir un impact sur (sa) continuité d’exploitation » (Figaro.fr).

Bref, Dexia pourrait passer de ce qui est en réalité une situation de faillite organisée à une banqueroute brutale. L’addition pour les contribuables pourrait en être plus salée. Pour l’heure, les 11,6 milliards d’euros de perte de Dexia sont perdus par les actionnaires de Dexia, c’est-à-dire en partie - mais en partie seulement - par les États français et belge principalement. (Figaro.fr [ Bertille Bayart / Publié le 23/02/2012]).

Plan de restructuration

  • L’Assemblée nationale avait voté l’apport de 33 milliards d’euros de garanties pour venir en aide à Dexia. La banque Dexia a donc bénéficié d’un nouvel apport de 33 milliards d’euros de garanties de financement de l’Etat français.

  • En France, le montant total des emprunts toxiques dans les collectivités locales s’élèverait à 18,8 milliards d’euros selon la commission d’enquête parlementaire, un montant bien supérieur aux 11 milliards d’emprunts toxiques comptabilisés par la Cour des comptes en juillet 2011.
    La commission d’enquête parlementaire pointe la responsabilité des banques, qui en plus d’avoir refilé tous ces emprunts toxiques aux collectivités locales, auraient maquillé aux élus la courbe du taux de change de l’euro et du franc suisse.

    Source : Impôts et Economie

L’hôpital de Dijon devrait payer 31 millions d’intérêts pour un emprunt toxique de 111 millions.

 
 
Une interface créée par :