Le conflit du Darfour
Officiellement : 300 000 morts depuis 2003
Les violences du Darfour ont conduit au déplacement
d'un million et demi de personnes et fait 400 000 victimes,
dont trois quarts de civils. Le conflit du Darfour est
considéré comme l'une des catastrophes humanitaires
actuelles les plus importantes, et le Gouvernement américain
n'a pas hésité à le qualifier de
"génocide". Ce n'est cependant que plus
d'une année après le déclenchement
des violences que la communauté internationate
s'en est un peu préoccupé. L'entrée
en scène des Nations Unies et de l'Union africaine
a débouché sur un cessez-le-feu en avril
2004, mais la menace de sanctions internationales sur
les recettes pétrolfères n'a pas dissuadé
le gouvernement de violer cet accord.
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Depuis plus de vingt ans, le Soudan vit des drames humanitaires
et politiques gravissimes sans que les médias y accordent
grande importance. Les violences au Darfour ont conduit au déplacement
d'un million et demi de personnes et fait 400 000 victimes. Par
contre, les compagnies d'une vingtaine de pays ont ou vont participer
à l'exploitation du pétrole, principalement la canadienne
Talisman Energy et la chinoise China National Petroleum Company.
La Suisse est également intéressée via la
Lundin Oil AB. Au-delà des différences
ethniques et religieuses, de gros intérêts
économiques ont entretenu le conflit entre le nord et le
sud du Soudan, ce pays grand comme 55 fois la Suisse.
Depuis longtemps ensanglanté par de violents conflits,
le Soudan cherche à sortir de l'enfer.
De fait, depuis 1983, le nord et le sud se font une guerre impitoyable.
Dès 1956, au moment de l'indépendance, les Africains
du sud ont demandé l'autonomie: Leur demande a été
ignorée et ils se sont rebellés.
Mai 1998, le droit à l'autodétermination des peuples
du Sud soudanais est reconnu, mais non suivi d'effet. Le problème
essentiel n'est pas l'indépendance, mais le Sud Soudan
reste dévasté par une guerre qui entraîne
la famine et qui ne semble pas devoir se terminer tant que le
régime en place refusera de prendre en compte les revendications
des non musulmans : Africains du Sud Soudan.
Mai 1999 : Le régime nordiste cherche à se réconcilier
avec l'opposition en exil, que les organisations non gouvernementales
d'assistance ont soutenu.
Les vingt-deux ans de guerre ont néanmoins fait 10 million
et demi de morts au sud. De plus, la paix au sud n'a pas apporté
le bien-être à cette population pauvre, éprouvée
par un conflît incessant qui a détruit notamment
les infrastructures routières, médicales et scolaires.
Parallèlement à cette opposition meurtrière
entre le Nord et le Sud, le Soudan connaît depuis février
2003 un conflit à l'Ouest, dans la région du Darfour.
Il
y a des générations que des combats s'y déroulent
de façon irrégulière, en raison de différents
sur l'eau et les paturages. En effet, les troupeaux des nomades
arabes broutent au passage sur les terres de paysans noirs africains
sédentaires, ce qui ne manque pas d'irriter ces derniers.
En outre, depuis les années 1980, les tribus noires du
Darfour ont été écartées des fonctions
gouvernementales au profit des Arabes. Par ailleurs, appliquant
ja même tactique que durant les hostilités au sud,
le gouvernement a armé des milices dans la région
(les " Janjawid").
Du côté rebelle, les armes proviennent du trafic
régnant en marge du traditionnel conflit entre le Tchad
et la Libye. C'est ainsi que la SLA (Armée de libération
du Soudan) et le JEM (Mouvement de la justice et de l'égalité)
se sont organisés en redoutables mouvements de rébellion.
Préoccupé de la situation, Khartoum a encouragé
les " Janjawid" au pillage et, de surcroît, libéré
de prison des criminels arabes en leur donnant des chevaux et
carte blanche pour piller. Le résultat fut dramatique pour
les populations noires : vols, viols même incendies de mosquée
assassinats en masse. Ils allèrent jusqu'à marquer
les femmes violées au fer rouge pour qu'elles en gardent
les marques à vie (témoignage de Echafi).
Octobre 2008 : Plus de 40 personnes ont été tuées
et 12 000 déplacées, dernièrement, lorsque
des miliciens arabes ont attaqué une série de villages
au Darfour.
Mars 2011 : On apprend qu'un nouvel Etat a vu le jour : le Sud
Soudan s'est libéré du régime de Khartoum...
mais peut-être pas des exploitants du pétrole.
La
composition ethnique du SOUDAN
La population est composée d'une vingtaine d'ethnies dont
la plus importante est celle des Arabes (40%), suivie des Dinkas
(12%): Béjas (7%); Hamars, landes, Shîlluks, Nuers,
Mondaris, Lokutos, Nubiens, etc. On recense également une
importante communauté de réfugiés (plus d'un
million) répartie selon les natronalités suivantes:
55,7% d'Erythréens, 25,41% d'Ethiopiens, 14,3% de Tchadiens,
4,2% d'Ougandais et 0,4% de Congolais. Retour
En 1898, le Soudan passa sous contrôle
de l'Empire britannique, qui hérita alors de la violence
des conflits entre Arabes (au nord) et Négro-africains
(au sud). C'est ainsi que naquit le Condominum anglo-égyptien
sur le Soudan. La colonisation britannique fut essentiellement
militaire.
Le Soudan devint un Etat indépendant le
1er janvier 1956.
L'élite nordiste, plus nombreuse et mieux formée,
s'empara de l'appareil administratif du pays et imposa ses options
politiques au nom d'une "unité nationale" qui
n'avait jamais existé. En vertu de l'idéologie unitaire,
une seule langue nationale parut alors nécessaire. Le Nord
prônait l'intégration par l'arabisation et l'islamisation
de toute la société soudanaise: mais le Sud préconisait
le pluralisme culturel fédéral dans un Etat laïc.
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