Réacteur Thermonucléaire Expérimental International « ITER »
La fusion nucléaire est-elle une idée d'apprenti
sorcier en mal d'imagination, ou la solution du futur pour alimenter
tous les moteurs électriques et toutes les industries d'armement
de la planète ? Rappelons tout d'abord que la bombe H (thermo-nucléaire)
est le seul exemple de fusion thermo nucléaire réalisable
aujourd'hui.
Le projet ITER,
mené par un conglomérat international
rassemblant les pays développés (Europe, Russie,
Etats-Unis, Japon, Corée) et les grands pays émergents
(Chine et Inde), vise à démontrer la faisabilité
d'une fusion thermonucléaire maîtrisée. Les
tests seront menés au centre de Cadarache, près
de Marseille. Le principe d'ITER
est de générer de l'énergie issue de fusion
thermonucléaire en maintenant à très haute
température un plasma de basse densité, confiné
dans un vaste chaudron, appelé « tokamak
». Certains experts doutent de la faisabilité technique,
à coût raisonnable, du projet
ITER. Trois prix Nobel de Physique, dont deux Français,
ont atomisé ITER (2).
2008 : Le
programme ITER est à la dérive ! (d'après
Les Echos et La Recherche)
Le projet Iter devait entrer dans sa phase opérationnelle
en 2014 avec un budget de quelque dix milliards d'euros. Ce projet
fou a quand même du mal à démarrer.
Janvier 2013 : Le siège d'Iter inauguré sous haute
tension. Hors de question pour nos "élites" de
stopper le désastre en cours... Le budget vient de passer
de 5 à 16 milliards d'euros (rallonge de 650 millions d'euros
pour boucler le financement jusqu'à fin 2013 de ce chantier
scientifique parmi les plus chers de ces dernières décennies),
selon LesEchos.fr.
Il serait temps de mettre un terme au délirant projet
ITER.
Fusion Nucléaire, une pure folie !
Ce projet de fusion nucléaire est d'une prétention
folle !
Peu de gens, sauf des spécialistes des plasmas confinés
savent comment fonctionnent ces chaudières toriques que
sont les tokamaks, ITER n'étant que la version géante
de ces machines où on projette d'exploiter l'énergie
dégagée par la fusion de deux isotopes de l'hydrogène,
le deutérium et le tritium, mélange porté
à cent millions de degrés. Une fusion qui aurait
déjà été réalisée sur
la machine anglaise JET en 1997, pendant ... une seconde.
“ITER,
deux fois plus grand que le JET anglais, sera « l'énergie
du Soleil dans une éprouvette », « de l'énergie
illimitée ». Une « machine du futur »
qui ne devrait produire ses fruits, c'est à dire de l'énergie
électrique, qu'à la fin du siècle, à
travers ses successeurs, DEMO, puis PROTO, avec à chaque
fois un gain en taille d'un facteur 2.
L'immense majorité des gens, y compris les politiques et
les décideurs, n'en savent pas plus que ce qu'on leur sert
à longueur d'année, dans des documents de propagande
installés sur le net.
ITER : UNE MACHINE DANGEREUSEMENT INSTABLE
“J'ai travaillé huit mois sur le dossier d'ITER
et des « tokamaks », à la demande de Michèle
Rivasi, députée européenne. Conseillé
par des spécialistes, bâillonnées, car encore
en activité, j'ai découvert, ce que ces gens savent
de longue date : que ces tokamaks sont des machines terriblement
instables. Ceux-ci sont parcourus par un fort courant électrique,
qui se boucle dans leur chambre torique. Dans le JET anglais :
4 millions d'ampères. Dans ITER
: 15 millions. Une fuite, un dysfonctionnement dans le système
qui crée le champ magnétique de confinement, ou
simplement des poussières détachées de la
paroi peuvent en un millième de seconde provoquer un décrochage
complet. La température du plasma s'effondre alors d'un
facteur 10.000, le champ magnétique devient chaotique.
Il se produit alors ce qu'on appelle une disruption. Cessant de
se boucler sur lui-même, l'énorme courant électrique
se projette sur la paroi selon un arc électrique dont l'intensité
égale celle du courant de fonctionnement, évoqué
plus haut. Imaginez un dragon qui se mordrait la queue et, lâchant
soudain celle-ci, il s'en irait aussitôt mordre la paroi
de sa prison, avec fureur. Dans les machines actuelles, ceci engendre
des dégâts spectaculaires, mais superficiels.”
Les colères d'ITER
qui, prédisent les spécialistes, atteindront les
15 millions d'ampères, perforeront une paroi d'un centimètre
d'épaisseur, composée à 80 % d'un métal
toxique et cancérigène, le béryllium, dont
la température de fusion n'est que de 1280°C. Ce sursaut
paroxystique s'accompagnera de forces gigantesques (de 5000 à
15.000 tonnes pour ITER) susceptibles d'endommager gravement la
machine.
Dans une thèse récente, l'anglais Andrew Thurston
dit que si une disruption se produisait sur une machine comme
DEMO, cela serait simplement catastrophique. Ces disruptions,
peut-on les éviter ? Difficilement, les causes étant
très variées. Une simple fuite, l'abrasion de la
paroi, peuplant le plasma de fines particules, la moindre erreur
technique peuvent déclencher l'instabilité, qui
se développera alors si rapidement, en un millième
de seconde, qu'il ne sera pratiquement pas possible de la contrer.
"J'ai rédigé un rapport que Michèle
Rivasi a diffusé au sein de la commission Information
Recherche Energie. Traduit en anglais, ce document touchera
bientôt les 124 membres de cette commission. Elle l'a également
transmis à la commission du budget. Ceci a déclenché
la fureur de Bernard Bigot, Administrateur Général
du CEA, qui a cherché à provoquer une rencontre
entre cette parlementaire et des spécialistes d'ITER. Michèle
Rivasi a donc invité ceux-ci « en terrain neutre
», dans un local de l'Assemblée Nationale, le 16
novembre dernier, en exigeant que je sois présent et que
cette rencontre soit filmée par un journaliste. Les experts
ont déclaré forfait. Michèle Rivasi ne compte
pas en rester là, et recherchera un débat public
à l'Assemblée Nationale ainsi que dans les médias.
On trouvera le fameux rapport en cliquant ici, et un document
plus étoffé à cette adresse. Comme elle le
souligne, alors que les spécialistes étaient parfaitement
au courant, on a caché cette dangerosité au public
et aux décideurs. Au cours d'une visite à Cadarache,
en questionnant les responsables, elle a même découvert
avec stupeur qu'il n'avait pas été prévu
d'assurer ITER
!” (1).
UN PROJET CONTROVERSÉ
Michèle Rivasi, député européenne,
veut lancer un débat à l'Assemblée nationale
et dans les médias. Elle a commandé un rapport à
Jean-Pierre Petit, ancien directeur de recherche au CNRS, Physicien
des plasma...
Vidéo :
http://www.enquete-debat.fr/archives/michele-rivasi-et-jean-pierre-petit-a-propos-diter
En savoir plus : L'avis
de Jean-Pierre PETIT.
https://reporterre.net/Le-futur-reacteur-nucleaire-Iter-un-projet-titanesque-et-energivore
Dossier : http://www.jp-petit.org/NUCLEAIRE/ITER/ITER_fusion_non_controlee/chronique_faillite_annoncee.pdf
Note 1. Les centrales
nucléaires d'EDF non plus, d'ailleurs : en cas de catastrophe
les dégâts sont trop graves ! Retour
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Note 2. Pierre Gilles
de Gennes : le cri d'alarme d'un prix Nobel. Extraits :
"Je trouve que l'on consacre beaucoup trop d'argent à
des actions qui n'en valent pas la peine. Exemple, la fusion nucléaire.
Les gouvernements européens, de même que Bruxelles,
se sont rués sur le réacteur expérimental
Iter [implanté dans le sud de la France, à Cadarache]
sans avoir mené aucune réflexion sérieuse
sur l'impact possible de ce gigantesque projet. Quoique grand
défenseur des grosses machines communautaires il y a trente
ans, et ancien ingénieur du Commissariat à l'énergie
atomique (CEA), je n'y crois malheureusement plus, même
si j'ai connu les débuts enthousiastes de la fusion dans
les années 1960."
Pourquoi ? "Un réacteur de fusion, c'est à
la fois Superphénix et La Hague au même endroit.
Si, avec Superphénix [NDLR : un prototype de surgénérateur,
dont l'arrêt a été décidé en
1997], on a réussi à gérer un réacteur
à neutrons rapides, ce serait difficile à reproduire
sur 100 réacteurs en France - ce qu'exigeraient les besoins
électriques nationaux -, car ces installations réclament
les meilleurs techniciens pour obtenir un résultat très
raffiné dans des conditions de sécurité optimales.
Et ce serait littéralement impossible dans le tiers monde."
"Sans compter qu'il faudrait reconstruire une usine du type
de La Hague autour de chaque réacteur pour pouvoir traiter
sur site les matières fissibles extrêmement chaudes,
qu'on n'a pas le droit de transporter par voie routière
ou ferroviaire. Vous vous rendez compte de l'ampleur d'un tel
projet !
Avez-vous d'autres réticences vis-à-vis du réacteur
expérimental Iter ?
"Oui. L'une repose sur le fait qu'avant de construire un
réacteur chimique de 5 tonnes, on doit avoir entièrement
compris le fonctionnement d'un réacteur de 500 litres et
avoir évalué tous les risques qu'il recèle.
Or ce n'est absolument pas comme cela que l'on procède
avec le réacteur expérimental Iter. Pourtant, on
n'est pas capable d'expliquer totalement l'instabilité
des plasmas ni les fuites thermiques des systèmes actuels.
On se lance donc dans quelque chose qui, du point de vue d'un
ingénieur en génie chimique, est une hérésie."
"Et puis, j'aurais une dernière objection. Connaissant
assez bien les métaux supraconducteurs, je sais qu'ils
sont extraordinairement fragiles. Alors, croire que des bobinages
supraconducteurs servant à confiner le plasma, soumis à
des flux de neutrons rapides comparables à une bombe H,
auront la capacité de résister pendant toute la
durée de vie d'un tel réacteur (dix à vingt
ans), me paraît fou. Le projet Iter a été
soutenu par Bruxelles pour des raisons d'image politique, et je
trouve que c'est une faute."
Georges
Charpak est pour l'arrêt du projet ITER (Le Figaro,
10/08/2010)
Dernier prix Nobel japonais de physique,
le professeur Masatoshi Koshiba remet en cause le bien-fondé
du projet de Réacteur thermonucléaire expérimental
international (Iter), accusant ses promoteurs de vouloir faire
prendre des vessies pour des lanternes.
Citant un proverbe chinois - "Tête de mouton, mais
viande de chien" -, le Pr Koshiba, 77 ans, spécialiste
de physique fondamentale, reproche aux partisans d'Iter de présenter
le projet comme "la source d'énergie de la prochaine
génération", ce qu'il n'est pas, selon lui.
Ambitionnant de produire une énergie propre et sûre
en recréant sur Terre les mécanismes à l’œuvre
au cœur des étoiles, le projet Iter devrait entrer
dans sa phase opérationnelle en 2014 et être exploité
pendant 20 ans, avec un budget estimé à quelque
dix milliards d'euros.
Le prix Nobel de physique 2002 estime qu'Iter ne remplit pas
"un certain nombre de conditions, à savoir la sûreté
et les coûts économiques", pour s'affirmer comme
une prochaine source d'énergie quasi inépuisable.
En effet, "dans Iter, la réaction de fusion produit
des neutrons de grande énergie, de 14 MeV (mégaélectronvolts)",
niveau jamais atteint encore, explique M. Koshiba, qui est âgé
de 77 ans. "Si les scientifiques ont déjà fait
l'expérience de la manipulation de neutrons de faible énergie,
ces neutrons de 14 MeV sont tout à fait nouveaux et personne
à l'heure actuelle ne sait comment les manipuler",
avertit le professeur honoraire de l'Université de Tokyo.
Actuellement, souligne-t-il, la fission nucléaire libère
des neutrons d'une énergie moyenne d'un ou deux MeV seulement.
Pour M. Koshiba, les scientifiques doivent d'abord résoudre
ce problème des neutrons de 14 MeV "en construisant
des murs ou des absorbeurs" avant de pouvoir affirmer qu'il
s'agit d'une énergie nouvelle et durable. C'est, affirme-t-il,
une solution très coûteuse. "S'ils doivent remplacer
les absorbeurs tous les six mois, cela entraînera un arrêt
des opérations qui se traduira en un surcoût de l'énergie",
critique le physicien. "Ce projet n'est plus aux mains des
scientifiques, mais dans celles des hommes politiques et des hommes
d'affaires. Les scientifiques ne peuvent plus rien changer",
déplore-t-il avant d'ajouter : "j'ai peur".
L'Union européenne, la Russie, la Chine, les Etats-Unis,
la Corée du Sud et le Japon participent au projet Iter
(International Thermonuclear Experimental Reactor). Deux sites
sont en vive concurrence pour accueillir l'installation : Cadarache,
dans le sud-est de la France, et Rokkasho-Mura, dans le nord du
Japon. L'Union européenne, Moscou et Pékin soutiennent
la candidature française tandis que Washington et, apparemment,
Séoul, lui préfèrent le site nippon. Réunis
une première fois à Washington le 20 décembre,
les six partenaires n'ont pas réussi à se mettre
d'accord sur le choix du site.
Une deuxième réunion devrait avoir lieu fin février.
En attendant la décision finale, la France et le Japon
se livrent à une intense campagne de pressions. "Je
souhaite que le gouvernement français ait l'honneur d'accepter
Iter dans son propre pays", ironise M. Koshiba. "Les
scientifiques français sauront peut-être mieux gérer
ces neutrons de 14 MeV. Après tout, le France est déjà
activement impliquée dans le traitement des matériaux
radioactifs dans ses centrales nucléaires". "Je
pense, conclut-il, que, certainement, les scientifiques et les
ingénieurs français ont plus de connaissances et
d'expérience que ceux des autres pays pour s'attaquer à
ce nouveau problème de neutrons 14 MeV", conclut Masatoshi
Koshiba, interviewé à TOKYO. (AFP), le 30-01-2004.
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