Epidémie de déficits dans les hôpitaux
en France
Depuis
Janvier 2010, le gouvernement a ordonné la suppression
de 3 500 emplois d'ici 2012 dans les hôpitaux parisiens,
alors que ce secteur a déjà des problèmes
de sous-effectifs et que le personnel est obligé de renoncer
aux récupérations d'heures de travail en trop. Le
Mouvement de Défense de l'Hôpital public (MDHP),
mené par des médecins des hôpitaux parisiens,
avait jugé alors "évident que si, dès
cette année, 1.000 emplois sont supprimés alors
que plusieurs services travaillent déjà en sous-effectifs,
l'offre de soins et la qualité des soins s'en ressentiront
immédiatement".
Le
déficit global atteint environ 30 milliards d’euros
en 2011. Les médecins de l'AP-HP ne peuvent plus assumer
leurs responsabilités administratives après la suppressions
de quelque 90.000 emplois. Ils manifestaient à nouveau
le 29 mars 2011, à Paris.
Les Hôpitaux sont en crise
Déjà,
en 2006, il manquait 1,5 milliards d'euros pour l'année
et la fermeture de 113 blocs opératoires était prévue.
Il n'y a aucune volonté politique pour subventioner notre
système de soins. En clinique, tout est plus cher, surtout
avec les dépassements d'honoraires et les prix des médicaments.
Les maisons de retraite qui sont des sortes d'hospices pour personnes
âgées ne sont pas réputées pour la
qualité de la prise en charge. C'est même scandaleux
comment cela se passe, et le gouvernement supprime des hôpitaux...
suite
Le
désengagement de l'Etat dans le financement des services
publics, et particulièrement des Hôpitaux et des
Universités, résulte d'une grave incapacité
à maitriser l'économie, ou plutôt à
faire les bons choix politiques. Nicolas Sarkozy préfère
envoyer en Afghanistan des milliers de militaires faire la guerre
aux côté des Américains contre les Talibans,
bombarder en Lybie les bases militaires et nous envoyer sa police
quand nous manifestons plutôt que de financer les budgets
sociaux !
Affluence aux URGENCES
Les
gens attendent dans les couloirs pendant des heures si ce n'est
pas une journée entière dans des conditions parfois
inacceptables ! Et justement il y a urgence, ce n'est pas tolérable
! La plupart des cliniques n'ont même pas de service d'urgence.
On ne voit pas comment sortir de la crise des "urgences médicales"
dans les hôpitaux !
Un
peu partout en France, il manque des moyens et du personnel aux
"urgences", car ce service hospitalier subit aujourd'hui
les conséquences d'une politique socialement désastreuse.
Les personnes âgées malades affluent dans ce service
parce qu'il n'y a pas assez de services de gériatrie ni
assez de lits dans les hôpitaux pour les recevoir.
Il
n'a rien été prévu pour le "papy boom"
qui s'annonce à partir des prochaines années. Les
hospices n'existent plus depuis longtemps, les maisons de retraite
pour personnes dépendantes sont déjà pleines
et on doit en général s'inscrire sur la liste d'attente
avant d'y entrer. C'est vraiment désastreux de voir ce
que cela va donner dans les prochaines années si rien de
nouveau est fait pour les personnes âgées, de plus
en plus nombreuses, on le sait.
Sale temps pour les hôpitaux !
Le
conseil national de la chirurgie avait remis en 2006 un édifiant
mais contesté rapport au ministre de la Santé préconisant
au nom de la qualité des soins la fermeture « sans
délai » de 113 blocs opératoires qui effectuent
moins de 2000 actes par an. Au même moment, un livre blanc
de la Fédération hospitalière de France dénonçait
une dégradation historique de leur situation financière.
Selon ses responsables, il manquait plus de 1,5 milliard d'euros
(sur une enveloppe annuelle d'environ 50 milliards d'euros) pour
que les hôpitaux assurent leurs missions dans des conditions
satisfaisantes. En cause, la dotation hospitalière 2006,
qui n'a augmenté que de 4 %.
Illustration de cette situation : 18 CHU sur 31 ont présenté
un compte de résultat déficitaire en 2006. Parmi
les points noirs : l'augmentation des recrutements (après
l'accord sur les 35 heures, la fonction publique hospitalière
a augmenté ses effectifs de 35 000 agents) et l'augmentation
du prix des médicaments hospitaliers (depuis 2001). Un
sombre tableau contesté par le ministère de la Santé,
pour qui la pression budgétaire est «légitime
lorsqu'elle incite les hôpitaux à maîtriser
leurs dépenses ».
Et pourtant le personnel des hôpitaux fait ce qu'il peut
pour assurer tout le travail et la plupart ne comptent plus les
jours de RTT à récupérer (du fait de la loi
des 35 heures) et qui leur sont dûs !
Fin mai, on apprend que le CHU de Nantes accuse un déficit
de 33 millions d'euros, et qu'il va devoir licencier mille empoyés,
mais, sans personnel, cela signifie que des services vont fermer...
enfin, tous les jours on apprend qu'un hôpital ou qu'une
maternité va fermer et l'on se demande si l'on ne va pas
tomber dans le type de société du Tiers Monde.

Allons
aux marches du palais de l'Elysée pour réclamer
à Monsieur le Président de bien vouloir cesser de
détourner impunément les millions qui manquent dans
nos entreprises de service publique.
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